La Ville d’Orvault a distribué dans les boites aux lettres de la commune un document « Info Bourg-Garettes – juin 2010 » qui donne quelques informations sur l’état d’avancement de la ZAC du Vallon des Garettes.
Ce projet de ZAC présente quelques points positifs et nous veillerons à ce qu’ils soient effectivement mis en œuvre. Cependant, il passe largement à côté d’une belle occasion d’aménager un véritable « quartier durable » innovant et audacieux. Manifestement, l’impulsion et la vision politiques ont fait défaut et nous le regrettons vivement.
Nous formulons cinq exemples de propositions qui auraient pu être mises en œuvre pour être davantage à la hauteur des enjeux et des ambitions affichées. Certaines d’entre elles peuvent encore être intégrées au projet : nous proposons à la Ville d’Orvault de s’en saisir, afin de limiter le gâchis.
1) la concertation : quoiqu’en dise la majorité municipale, ce projet de ZAC n’a pas fait l’objet d’une véritable concertation. En consultant les étapes de la prétendue concertation depuis 2004 (dernière page du document distribué), on constate qu’il s’agit de rendez-vous ponctuels, le plus souvent de pure information ! Les participants à ces réunions n’ont d’ailleurs nullement eu le sentiment de contribuer à l’élaboration de ce projet. Les premiers groupes de travail (qui n’en sont d’ailleurs pas vraiment) n’ont fait leur apparition qu’en 2010, alors que le projet était déjà ficelé ! Or la concertation ne consiste pas seulement à informer les habitants de ce qu’on a décidé de faire. Cela consiste surtout à mettre des habitants en situation de vraiment travailler pour élaborer des propositions en amont des projets, en interaction avec l’aménageur et les élus qui restent évidemment les décideurs.
2) la place de la voiture : il n’ y a pas eu de réflexion ambitieuse et innovante pour donner aux voitures une place moins centrale dans l’aménagement du quartier. Nous proposons par exemple de faire traverser les îlots de parcelles pavillonnaires par une « bande verte » réservée aux piétons et aux vélos, donnant un accès principal aux maisons, avec des aménagements favorisant les rencontres entre voisins. L’accès en voiture se ferait par des rues situées à l’arrière des maisons. Nous proposons aussi que, dans certains secteurs, des garages collectifs soient créés, les rues devenant piétonnes (l’accès en voiture étant alors limité au chargement/déchargement des véhicules).
Enfin, même si le travail réalisé par la TAN et Nantes métropole améliorera les lignes de bus à partir de septembre 2010, nous constatons que l’aggravation des problèmes de circulation dans le Bourg n’a pas été suffisamment anticipée : on nous annonce simplement que des études ont été lancées !
3) habitat coopératif : nous proposons que des parcelles soient réservées à des projets d’habitat coopératif, en lien avec une association spécialisée. Les sociétés coopératives d’habitants rassemblent des personnes qui sont co-propriétaires d’un terrain et de leurs logements et qui les gèrent ensemble, en menant souvent des projets innovants en matière de lien social ou d’impact écologique.
4) intégrer des bureaux et des locaux associatifs : nous proposons que, au sein du quartier, des locaux soient réservés à des bureaux (en y favorisant des entreprises du secteur du développement durable) et à des salles associatives. Il s’agit de favoriser une « mixité fonctionnelle » qui réduit les déplacements (plutôt que de créer des « zones dortoirs » éloignées des « zones d’activités ») et d’encourager les activités associatives.
5) « réseau de chaleur » : nous regrettons que la mise en place d’un « réseau de chaleur » basé sur une énergie renouvelable (bois ou géothermie par exemple) n’ait pas été sérieusement envisagée alors que la création d’un nouveau quartier est une opportunité rare de pouvoir le faire. En plus des logements, les installations publiques concentrées dans un petit périmètre (école, gymnase de la Frébaudière ou future médiathèque par exemple) auraient pu y être intégrées. Ces réseaux de chaleur sont constitués d’une unité de production de chaleur centralisée et d’un réseau de canalisations qui alimente tous les bâtiments concernés.
On ne peut pas prétendre aménager un « quartier durable » si on ne modifie qu’à la marge la structure habituelle des lotissements.
Jean-Sébastien Guitton
Président des Verts d’Orvault-Sautron
le 28 juin 2010
Ce communiqué de presse a été partiellement repris par Ouest-France le 30 juin 2010 :
Garettes : les Verts du canton dénoncent un gâchis – Orvault mercredi 30 juin 2010
Les Verts du canton d’Orvault font cinq propositions pour limiter, disent-ils, « le gâchis » de la Zac du vallon des Garettes, à Orvault. Reconnaissant « quelques points positifs » qui tiennent au développement durable, ils citent des exemples de ce qui aurait pu être mis en oeuvre.
« La concertation : quoi qu’en dise la majorité municipale, ce projet de Zac n’a pas fait l’objet d’une véritable concertation… Il s’agit de rendez-vous ponctuels […], les premiers groupes de travail n’ont fait leur apparition qu’en 2010 […].
La place de la voiture : Il n’y a pas eu de réflexion ambitieuse et innovante pour donner aux voitures une place moins centrale dans l’aménagement du quartier. Nous proposons de faire traverser les îlots de parcelles pavillonnaires par « une bande verte » réservée aux piétons et aux vélos, donnant un accès principal aux maisons […]. Nous proposons aussi que, dans certains secteurs, des garages collectifs soient créés, les rues devenant piétonnes […].
Nous constatons que l’aggravation des problèmes de circulation dans le bourg n’a pas été suffisamment anticipée […]. »
Le groupe des Verts retient trois autres pistes de réflexion. « Sur l’habitat : Nous proposons que des parcelles soient réservées à des projets d’habitat coopératif, en lien avec une association spécialisée […].
Sur les bureaux et locaux associatifs : au sein du quartier, des locaux [pourraient] être réservés à des bureaux (en y favorisant des entreprises du secteur du développement durable) et à des salles associatives […].
Sur les réseaux de chaleur : nous regrettons que la mise en place d’un réseau de chaleur basé sur une énergie renouvelable (bois, géothermie, etc.) n’ait pas été sérieusement envisagée […]. En plus des logements, les installations publiques concentrées dans un petit périmètre […] auraient pu y être intégrées […]. »
Le 9 juillet 2010, Presse Océan a interrogé l’adjointe au Maire à l’Aménagement, à l’Urbanisme et à l’Environnement à propos des propositions de notre communiqué de presse.
Un vallon vert pour demain
Les Verts ont formulé des idées pour « limiter le gâchis » au vallon des Garettes
Nord Loire – vendredi 09 juillet 2010 – ORVAULT
Monique Maisonneuve, adjointe à l’Aménagement, à l’Urbanisme et à l’Environnement, explique les choix pris pour le secteur.
Les Verts Sautron-Orvault critiquent l’absence d’une réelle concertation avec les habitants. Qu’en est-il ?
« Depuis deux ans, elle était un peu sommeil avec la phase de fouilles archéologiques et la loi sur l’eau. Mais depuis plusieurs mois, les réunions de travail ont repris avec l’association du bourg d’Orvault, les commerçants, les jeunes du Conseil communal… En juin, nous avons eu quatre réunions au sujet, notamment, de l’aménagement de l’entrée de la zone d’aménagement concerté (ZAC) avec un parvis. »
La population du bourg devrait doubler d’ici huit ans. Quels aménagements sont prévus pour la circulation ?
« Elle ne devrait pas doubler mais progresser d’un tiers. Des études sont en cours avec Nantes Métropole et le Conseil général afin de réaliser un contournement du bourg par une desserte de la RD75. Il faut démystifier ces flux de circulation. Dans le quartier résidentiel du Bois-Raguenet, il existe une entrée et une sortie, et il n’y a pas de soucis. Au Vallon des Garettes, les apports de population seront lissés dans le temps. Pour ce qui est du stationnement, 550 places existent dans le bourg. Les gens doivent opter pour des comportements différents. Des arrêts minutes et des disques européens fonctionnant avec des couleurs sont prévus pour fluidifier les places. »
Un habitat coopératif, comme le proposent les Verts, est-il envisagé ? « Pourquoi pas. On n’a pas encore travaillé sur tous les îlots. Le bas de la Zac accueillera plutôt des logements collectifs dont 42 sociaux, à prix plus abordables. 28 % des 700 maisons auront un caractère social. À ce jour, un tiers des cent lots de l’îlot de l’Aulne ont été vendus. L’îlot est divisé en trois : un tiers de primo-accédants, un tiers pour l’accession sociale à la propriété, et un tiers pour les pavillons locatifs sociaux. »
La mise en place d’un réseau de chaleur est suggérée. Pourquoi ne pas en intégrer un ?
« Nantes Métropole a mené deux études. La conclusion a été que le réseau de chaleur n’était pas souhaitable. La Zac est trop grande, trop étalée dans le temps. On avait d’abord refusé le réseau gaz, souhaitant pousser les gens à investir en géothermie et autres solutions innovantes. On a fini par opter pour le réseau fluide, pour ne pas priver les primo-accédants avec de tels investissements. »
La création de bandes vertes pour traverser les îlots est proposée…
« Le parvis d’entrée de Zac va traverser un parc de sept hectares via un mail de 30 mètres de large. On envisage un verger en plus de l’aire de jeux. Il y aura aussi des aménagements de branchements entre les îlots, mais aujourd’hui, le maillage n’est pas encore perceptible.
Connait-on enfin le nom de la supérette qui s’installera à l’entrée de la Zac ?
« Presque… Mais nous n’avons pas encore signé le contrat. Nous communiquerons le nom de l’enseigne retenue à la rentrée. »
Propos recueillis par Marilyne Gautronneau