Chers amis,
Le succès de notre primaire cet été et celui de la primaire du Parti socialiste cet automne montrent que nos concitoyens aiment faire entendre leur voix dès lors qu’un débat leur est offert.
L’espoir de nos concitoyens nous porte, mais il ne doit pas nous remplir d’illusions.
C’est un changement d’époque que nous voulons voir naître.
Depuis cinq ans, une nouvelle force s’est levée, rassemblant près de 3 millions de voix aux élections européennes puis régionales. C’est la force de l’écologie politique qui porte un projet d’espoir pour faire face à l’épuisement des ressources énergétiques, le dérèglement climatique, l’impasse et les risques du nucléaire, la réduction massive des inégalités, la gestion rigoureuse des finances ou la redéfinition d’une République exemplaire.
Je veux placer ma candidature au centre du débat qui s’ouvre, en proposant aux Français écoeurés par la multiplication des affaires, indignés par l’état du monde que nous proposons à nos enfants et petits-enfants, ou tout simplement dubitatifs sur l’éternel affrontement gauche-droite, un autre choix que celui de la résignation.
Soyons clairs. Notre camp est celui de l’opposition irréductible à un Président de la République qui a ruiné la France et enrichi les riches. Mais soyons tout aussi clairs. Notre combat est celui d’une véritable alternative à un système économique et politique qui nous a mené à la faillite financière, au désenchantement démocratique et à la catastrophe environnementale. C’est pourquoi j’entends incarner une autre voie, celle du choix écologique, exigeant et déterminé.
C’est au nom du possible que je me suis engagée. C’est parce que je sais que nous pouvons encore redonner ses lettres de noblesses à l’action politique. Le sens et la finalité d’une action politique, c’est de changer l’ordre établi : d’oser changer le monde.
Il est devenu trop rare que les engagements soient sincères, que la révolte ou la générosité n’apparaissent pas calculées… Aujourd’hui, le calcul des postures semble avoir remplacé celui de l’intérêt général.
Changeons ! Tel est le contrat que je propose aux Français.
Changeons de vision pour intégrer l’avenir de la planète à nos choix politiques. Changeons de perspective pour redonner espoir à toutes celles et ceux menacés de misère ou de déclassement par une austérité annoncée, fût-elle peinte en rose. Changeons de comportement, comme nos concitoyens ont déjà massivement commencé de le faire pour prendre en mains la question écologique et la question démocratique.
Changeons de République.
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La République que je vous propose, c’est celle des biens communs.
Nous vivons à crédit. Notre consommation des ressources excède ce que la planète peut fournir pour l’année. Nous ne cessons donc de creuser notre dette écologique. Le phénomène s’accéllère.
Et pourtant, les gouvernements, de droite comme de gauche, se sont détournés de notre avenir. Rien n’a été fait cette année non plus pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les ressources naturelles continuent d’être gaspillées mettant en péril notre avenir, celui de nos enfants et de nos petits enfants.
Je ne suis pas née écologiste, je le suis devenue. C’est comme juge d’instruction et en instruisant l’affaire Elf, que j’ai pris conscience des désastres que pouvait causer un système qui court à sa perte. Car dans une grande affaire financière, où quelques uns ont détournés de grandes fortunes, il y a toujours une cause initiale : ici c’était le pétrole.
C’est lorsqu’une ressource se fait rare, qu’elle devient l’objet de toutes les convoitises, de toutes les luttes de pouvoir et d’argent.
Car les mêmes causes génèrent les mêmes effets. C’est à chaque fois l’absence de justice qui met en danger l’humanité.
Lorsqu’une minorité s’accapare le pouvoir, c’est la démocratie qui est en danger.
Lorsque que les ressources naturelles sont détournées au profit de quelques uns, ce sont les équilibres planétaires qui sont menacés.
C’est au nom de la protection du bien commun que je me suis engagée auprès des écologistes. C’est au nom de ces biens communs que nous voulons changer la République.
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La République que je vous propose, c’est une République du long terme.
Nos institutions doivent être repensées pour faire entrer l’avenir et les générations futures dans notre démocratie. Il ne doit plus être possible de prendre aujourd’hui des décisions que paieront demain nos enfants et nos petits-enfants.
C’est au nom de l’avenir que nous disons non à l’aéroport de Notre Dame des Landes et à tous les grands projets qui, pour quelques intérêts politiciens, menacent en fait l’aménagement de notre pays.
Si les gouvernants avaient eu le souci du long terme, jamais la France ne se serait embourbée dans le péril nucléaire.
Parce que nous ne voulons plus laisser l’énergie confiée aux mains du secret et de l’opacité.
Parce que nous ne voulons plus d’une République sous tutelle d’Areva et d’EDF.
Parce que nous ne voulons plus exposer nos enfants et nos petits-enfants, aux dangers de la sécurité et de la radioactivité, comme ce fut le cas, il y a encore quelques semaines à Marcoule.
Permettez-moi de saluer les milliers de manifestants qui, dans toute la France ce week-end, ont dit une vérité simple : « Tchernobyl, Fukushima, plus jamais cela ! ».
Et si le gouvernement ne veut pas l’entendre, nous le dirons encore. Monsieur Eric Besson m’a traité de menteuse préférant s’engluer dans la propagande d’Areva. Alors osons le débat citoyen, je propose à Eric Besson de tenir un débat public pour savoir quel avenir nous voulons proposer à nos enfants : l’aberration nucléaire ou les énergies renouvelables ?
En vous quittant tout à l’heure, je vais m’envoler pour le Japon où j’apporterai mon témoignage d’amitié et mon soutien de militante aux habitants d’une région dévastée par une catastrophe sans précédent.
Si je suis élue Présidente de la République, je proposerai qu’aux côtés de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, soit rédigée une Charte de la Terre, de la Mer et des Biens Communs, plus ambitieuse, plus courageuse et plus contraignante que ne le fut la Charte de l’Environnement.
Cette Charte sanctuarisera le droit que nous avons toutes et tous à l’eau, à l’énergie propre, à l’air, à la terre. Et c’est muni de cette Charte que quelques jours après nous nous rendrons au Sommet de Rio +20, pour que celui-ci ne soit pas un moment au service des marchés, mais qu’il fasse de l’intérêt général planétaire notre loi commune.
Et puisque nous parlons du monde, ne nous trompons pas de débat. Le sujet n’est pas de savoir si nous sommes pour ou contre la mondialisation, mais de savoir quel monde nous voulons pour demain. Je veux que nous léguions à nos enfants et nos petits enfants un monde plus juste.
Notre République ne vit pas repliée sur ses frontières et sur l’égoisme des nations. Nous rêvons d’un monde juste qui donne les mêmes droits et les mêmes opportunités à tous les habitants de la planète.
Si j’étais Présidente, je défendrais une préfèrence sociale et environnementale. L’Europe n’est pas là pour sauver le parachute doré des dirigeants de Dexia mais pour protéger ses habitants. La relocalisation, on peut la mettre en place dès maintenant.
Nous voulons produire mieux, moins et plus près pour permettre à tous d’avoir accès à la qualité et à son autonomie.
Ce n’est pas un toilettage de l’Europe dont nous avons besoin, encore moins une Europe des mots creux et plus jamais d’une Europe qui traite au même rang les banquiers et les chefs de gouvernement.
Les écologistes sont l’un des moteurs du progrès en Europe. Ils sont présents dans tous les pays de l’Union. Avec les Verts allemands, je défendrai dès l’année prochaine une nouvelle étape du fédéralisme européen.
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La République que nous voulons est exemplaire et impartiale. Elle ne confond pas l’argent public et l’argent privé. Elle ne se fait ni au profit de quelques uns, ni aux dépends du plus grand nombre. Elle est celle de la même loi pour toutes et tous et de l’égalité réelle.
Il ne suffit pas, en effet, de dénoncer les dérives d’un système gangrené par la corruption à tous les étages de notre édifice démocratique. Encore faut-il dire quelles seraient les mesures que nous nous engagerons à prendre une fois l’écologie politique au pouvoir.
La première, c’est de dire que la loi doit être la même pour toutes et tous. Je supprimerai l’immunité pénale du chef de l’Etat : car il n’est pas de citoyen qui ne doit pouvoir se placer au-dessus des lois.
La deuxième mesure a trait au contrôle des élus du peuple dont le mandat doit être exemplaire en matière de transparence financière. Dès maintenant, je propose à tous les candidats de mettre sur la place publique toutes leurs dépenses de campagne en temps réel pour redonner confiance aux citoyens. Mais disons le aussi, car pous nous, c’est une évidence, tout élu mis en examen dans un délit financier devrait être mis immédiatement en congés de ses mandats. Si il est condamné, il devra être rendu inéligible pendant une durée de dix ans.
La troisième mesure qui fonde notre patrimoine commun, ici comme dans toute l’Europe, est la revendication d’un mode de scrutin plus juste, permettant la représentation des forces politiques en fonction de leur réelle audience auprès des électeurs. Je veux parler des élections législatives à la proportionnelle. J’ai eu beau écouter attentivement ce que disaient les différents candidats à la primaire socialiste, je n’ai pas eu le sentiment d’une clarté limpide y compris du côté des soi-disants tenants de la VI° République qui se sont vites convertis au cumul des mandats. Nous, nous revendiquons clairement le principe de la proportionnelle comme une alternative immédiate à la simple alternance démocratique.
La quatrième mesure est le non-cumul des mandats. Je constate que nos amis socialistes progressent à pas de tortue sur le sujet alors même que les Français, à juste titre, rejettent massivement les dégâts de la professionnalisation à outrance de la politique en mettant volontiers dans un même bateau les uns et les autres. Ce qui est en jeu est tout simplement une forme de réenchantement démocratique qui suppose à la fois d’interdire le cumul de plusieurs mandats mais aussi de favoriser toutes les formes de démocratie citoyenne pour peser sur l’activité des élus.
La République que nous voulons, c’est une refondation écologiste de nos institutions et de ses valeurs. Je veux proposer une double réconciliation. Je veux réconcilier l’écologie avec la république, au nom de l’intérêt et du bien commun et je veux réconcilier la république avec les citoyens, pour qu’elle redevienne la voix de chacune et chacun et devienne une démocratie réelle.
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La démocratie a cédé devant la toute puissance de la finance.
Nous sommes les 99% clament les américains qui défilent à New York.
Nous sommes les 1% écrivent par provocation sur leur banderole les traders de Chicago. Ce slogan est une vérité. Les 1% d’hyper riches et les 10% les plus riches de nos concitoyens ont vu en vingt ans leurs revenus exploser et leurs impôts diminuer.
Face à cette injustice, le renouveau démocratique ne pourra pas voir le jour sans la mobilisation des citoyens.
J’appelle donc tous ceux que l’avenir démocratique de notre pays concerne à se mettre en mouvement. Peu importe d’ou ils viennent, s’ils sont attachés à la démocratie, à la justice et à l’écologie. Humanistes sincères, démocrates convaincus, altermondialistes de toujours, socialistes, et même sarkozystes repentis.
Je m’adresse à tous ceux qui veulent changer la république : aidez nous, dans cette campagne à bouleverser le paysage politique en vous servant de ma candidature comme levier du changement.
Votre bulletin de vote peut changer la donne.
Depuis des mois maintenant, un souffle planétaire s’est levé pour refuser l’absence de démocratie, et la misère. Il y a plus de sagesse dans la voix d’un indigné de Madrid, Londres ou de la place Tahrir que dans les sentences des agences de notation.
Les peuples se soulèvent en de nombreux endroits du monde contre un système qui pollue la planète, ruine les hommes et détruit l’avenir au seul bénéfice d’une poignée de privilégiés.
C’est dans les pas de ce mouvement planétaire que je mène campagne. Je suis avec détermination la voie étroite qui mène au nouveau monde et dont les écologistes ont été les précurseurs. Je ne suis pas seule. Nous sommes des millions.
Nous ne voulons plus d’une France recroquevillée sur elle même, frileuse et défensive.
La France pour laquelle je me bats est Européenne, ouverte sur le monde.
La France pour laquelle je me bats est une nation citoyenne et ambitieuse qui mêle sa destinée au combat pour la justice et l’écologie partout sur la planète.
La France pour laquelle je me bats est ainsi libérée du pouvoir des lobbies et de l’argent, indépendante dans le concert des nations, engagée au côté des peuples qui luttent pour leur liberté.
La France pour laquelle je me bats sera écologiste : pionnière dans la lutte contre le réchauffement climatique, elle sort du nucléaire, développe des centaines de millier d’emplois dans la conversion écologique de l’économie et tourne le dos au culte de la croissance, du consumérisme et du productivisme.
La France que j’aime et que je sillonne chaque jour est à la fois forte de son histoire, riche de ses colères et de son énergie.
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J’ai choisi la France, par amour du pays, par amour de ses valeurs et par amour d’un homme.
J’ai pris au mot la France, sa tradition des droits de l’homme et sa promesse d’égalité
J’ai aimé la France, un pays où une jeune fille au pair devenue secrétaire, pouvait être magistrate et aujourd’hui députée européenne candidate à l’élection présidentielle.
Ce que la France m’a donné, je veux aujourd’hui le lui rendre. Il n’y a pas de plus beau devoir que d’être utile à son pays.
C’est le sens de ma vie depuis trente ans dans ce pays, c’est le sens de ma candidature à l’élection présidentielle. Ce n’est pas une aventure solitaire, c’est un chemin que nous ferons ensemble. Nous allons donner à voir à toutes les Françaises et les Français, le changement que nous voulons voir naître dès 2012 dans notre pays.
Et lorsque j’entends certains dissimuler leurs renoncements derrière la petite musique du vote utile, je veux dire à toutes les Françaises et les Français : la question qui se pose n’est pas celle du vote utile, mais celle du vote juste.
Un bulletin de vote n’est pas un simple rejet. C’est d’abord le choix d’un projet.
Le vrai changement, il commence aujourd’hui. Il commence avec vous.
Vive l’écologie, Vive la république, Vive l’Europe, vive la France !