À Monaco avec les militants pour exiger la fin des paradis fiscaux

Dans le cadre de l’altersommet, Eva Joly a participé ce matin à l’action unitaire de toutes les organisations altermondialistes exigeant la fin des paradis fiscaux. Les militants ont convergé vers la frontière monégasque, ce paradis fiscal voisin.

 

La manifestation fut paisible et festive pour dénoncer l’évasion de milliards d’euros vers les paradis fiscaux, avant d’être bloquée à un kilomètre de la principauté par un important barrage de police.

 

Les habitués du TER de la région ont eu plusieurs surprises : une présence policière démesurée pour contrôler des activistes déguisés en clowns ou en banquiers (est-ce bien différents?), des trains bondés et enfin Eva Joly qui prenait place pour soutenir le mouvement, au milieu du chahut. Eva Joly n’a d’ailleurs pas échappé à la fouille de son sac en rejoignant les quais. La peur qu’inspirent les militants et les propositions altermondialistes est telle qu’elle semble justifier une protection policière démesurée.

Dans une mise en scène festive clôturant la manifestation, deux hommes d’affaires munis de mallettes débordant de billets de banque se sont vu refuser l’accès à la principauté, représentant la « fermeture du paradis fiscal ». D’autres manifestants les ont alors ligotés, bâillonnés et transformés en poteaux pour barrer l’entrée de Monaco, alors qu’à quelques kilomètres de là s’ouvrait à Cannes le sommet du G20.

« Monaco, ce sont 35.000 habitants et 340.000 comptes bancaires. Les paradis fiscaux servent aux riches européens pour ne pas payer d’impôts, ainsi qu’au blanchiment de l’argent du crime, tandis qu’ils privent les pays pauvres de ressources », 120 milliards d’argent grec se trouvent dans les banques suisses, alors que la Grèce est en train d’attendre 8 milliards d’euros de l’Europe. C’est insupportable », a-t-elle déclaré

Eva Joly, qui se bat sur cette question depuis quinze ans, a récemment cosigné une résolution au Parlement européen « pour que l’Europe ait ses propres critères », jugeant les critères de l’OCDE totalement insuffisants pour définir des paradis fiscaux.

Ce déplacement a aussi été l’occasion  de remettre à Aurélie Trouvé le questionnaire qu’ATTAC avait soumis à Eva Joly.

Lire les réponses au questionnaire d’ATTAC

À midi, elle a déjeuné avec Guy Messiah et Nicolas Haeringer, tous deux membres du conseil scientifique d’Attac France. Ensemble, ils ont pu constater que les dirigeants européens, par peur de la démocratie, ont fait pression sur Geórgios Papandréou, président de la Grèce, pour éviter un référendum préférant l’intéret des marchés à celui des peuples.